شعر اول
ای خاکِ سوخته
تو خشم رود را میشناسی
و بانگ رود رود مادری گریان را میخوانی در هر موج
ای خشم افروخته
تو اشک رود را میشناسی
و موج رود رود کودکی عطشان را می خوانی در هر اوج
ای اشک اندوخته
تو رود مادر گریان و کودک عطشان را می شناسی
و موج دود دود زمین سوخته را میمانی در هر فوج
ای فوج خشمگین
برخاک و اشک مادر گریان و کودک عطشان که می گذری
با مشت ها که از گلوله آفتاب پر داری
درنگ می کنی و
تاب نور
بر آیینه رود
صحنه بی تابی را
ف
ر
و م ی پ ا ش د
شعر دوم
چه دیر و چه ناهنگام بود
و پیش از آن که دستها درو شوند
سینههای مادران در دهانِ زیتونها خونین شد
پیش از آنکه گامها از رفتن بمانند
و سقف دیگر پناهی نداشته باشد
دیر و ناهنگام بود
اما بود
پیش از آنکه گندمزار خوشههای خمپاره دهد
و فانتومها ستارهی آسمان شوند
دیر و ناهنگام بود
اما به گُل نشست
در کوچه عطرش را پیچاند
و در میان بُهتی سرد
از پیچِ خیابان گذشت
دیر بود و ناهنگام بود
اما بود
پیش از آن که چشمها در برابر هم بسته شوند
شعر سوم
به رفتن خواهد خاست
و از درخت های دیگر سر بهزیر
تنها کفی زرد در پنجرههای عصر خواهدماند
در دیدگان مهآلود ِما او
نینی ِ سُمهای مادیانی رقصان خواهدبود
و موهایِ نور بر یالهای افشانش خواهدداشت
آری
همین که از روی ناو برخیزد
خوشههای نور بر زمین خواهدپاشید
موهای دختر خُرد
بر باد و پنجره ی باز
تاب میبازد
Traduit du persan par Tinouche Nazmjou
Pouya Azizi
1
Ô toi. terre brûlée
Toi qui connais la colère de la rivière
Et à chaque vague tu chantes les incantations d'une mère éplorée
Ô toi, colère incandescente
Toi qui connais les larmes de la rivière
Et à chaque vague tu chantes l'incantation de l'enfant assoiffé
Ô toi, larme entassée
Toi qui connais l'incantation de la mère éplorée et l'enfant assoiffé
Et à chaque horde tu ressembles à la fumée de cette terre brûlée
Ô toi, horde en colère
En passant par la terre et les larmes de la mère éplorée et de l'enfant assoiffé
Avec tes poings remplis de cartouches du soleil
Tu hésites
Et l'éclat de la lumière
Sur le miroir de la rivière
Fait i m p I o
s
e r
le spectacle de l'impatience
2
Comme il était tard et mal venu
Et bien avant que les mains ne soient fauchées
La poitrine des mères saigna dans la bouche des olives
Bien avant que les pas ne se mirent à s'arrêter de partir
Et que les toits n'aient plus d'abri
C'était tard et mal venu
Et pourtant c'est venu
Bien avant que dans les champs de blé ne poussent les grappes d'obus
Et que les fantômes deviennent des étoiles de la nuit
Il était tard et mal venu
Mais il finit par fleurir
Par embaumer la rue de son parfum
Et au beau milieu d'un effarement froid
Il passa par le coin de la rue
Il était tard et mal venu
Et pourtant il est venu
Bien avant que les yeux face à face ne soient clos
3
Il se lèvera pour partir
Et des autres arbres humiliés
Il ne restera que le givre jaunâtre sur les fenêtres du soir
Dans notre regard embrumé
Il sera la pupille des des sabots de la jument sui danse
Et il aura des cheveux de lumière retombés sur sa crinière répandue
Oui
Dès lors qu'il se lèvera du navire
Les grappes de lumière s'étaleront sur la terre
Les cheveux de la petite fille
S'en balancent
Dans le vent et face à la fenêtre ouverte